Un inconnu connu
« J’ai fait beaucoup de choses dans pleins d’endroits, mais je ne suis pas sûr d’être connu. Mes illustrations sont davantage célèbres que moi » s’amuse François Maret.
Vous ne le connaissez pas ? Pourtant il est partout. Le Man in Black (personnage ci-dessous), c’est lui. Le Petit Peuple de Sion, c’est lui. Les illustrations sur de nombreux livres scolaires valaisans, c’est encore lui.
Illustration réalisée par François Maret pour la carte de vœux de la Fovahm
Pour François Maret, dessinateur de presse, d’humour et auteur de bande dessinées, l’important est que les gens aiment ses dessins ; savoir qui les fait prendre vie est secondaire.
« Quand je travaillais pour la Liberté je signais pom et j’ai toujours fait un trognon de pomme. La plupart de mes élèves connaissaient cette signature sans savoir que c’était moi » déclare-t-il en souriant.
Dessiner et enseigner : un tout qui l’anime
François Maret a récemment pris sa retraite de l’enseignement après 40 ans d’activité. D’abord professeur en primaire, puis au cycle, il a finalement enseigné les arts visuels au collège de la Planta : « C’était 50/50 : une partie de mon temps était dédié à l’enseignement et l’autre à réaliser des dessins pour les journaux. »
Si son objectif premier n’était pas de faire du dessin de presse, il a finalement croqué l’actualité pour de nombreux journaux ; La Liberté, Le Courrier, Le Quotidien Jurassien, La Gruyère, Vigousse, Femina, Migros Magazine et même la Wochenzeitung du côté suisse alémanique.
« J’ai commencé à dessiner vers 14 ans, explique-t-il. Il y a eu une période où je me suis ensuite consacré à mon métier d’enseignant à plein temps et je faisais du dessin en dehors. Mais plus je vieillis, plus dessiner devient indispensable. »
Né en Valais, François Maret est toujours resté au cœur des Alpes valaisannes. Pour travailler, il lui suffit à présent de traverser son jardin pour se rendre dans son atelier situé à 1000 mètres : « Maintenant que je suis à la retraite, je suis davantage disponible et j’ai du temps. Je m’occupe de projets conséquents et qui, par chance, ont marché. Je travaille plus qu’auparavant mais je réalise des choses que je n’osais pas faire alors. J’ai été longtemps lié à l’actualité, puis à l’école, avec des illustrations pour des livres scolaires. J’adore faire ça ; mélanger mon métier d’enseignant et de dessinateur. »
C’est plus qu’un dessin
« Le dessin a un charme énorme car il apporte beaucoup, atteste François Maret. Il contient un côté informatif mais aussi un côté émotionnel. Tout le monde a dessiné enfant, sans se poser de question. Puis, quand tu arrives vers 15 ans, ce que tu dessines doit être juste. Alors tu n’oses plus et de nombreuses personnes arrêtent à cet âge-là. »
Il ajoute : « Avec le dessin, tu fais passer un message en trois secondes, alors qu’il te faut parfois un long texte pour arriver au même résultat. »
C’est dans ce but que Daniel Zufferey, directeur de la Fovahm l’a contacté. François Maret explique : « Nous sommes voisins et il m’a demandé si je pouvais réaliser des illustrations pour l’institution (ci-dessous). Je lui ai répondu que j’essayais volontiers même si je ne faisais pas ça habituellement. Mais au final, j’aime bien, ça me sort un peu de ce que je fais au quotidien. Et à présent j’en ai dessiné une quarantaine. »
Un rêve comme illustrateur ?
« La bande dessinée. Et je viens de le réaliser, se réjouit l’illustrateur. J’ai terminé en janvier 170 planches sur les grands maîtres de la peinture. Cette bande dessinée paraîtra en octobre 2024 chez Dunod. Je ne pensais pas que c’était possible ! Ca n’a jamais été un projet mais plutôt une opportunité que j’ai saisie.
« Je parle de peinture, des grands maîtres et de leur vie. Je mélange tout : le dessin, l’humour, mon personnage, la bande dessinée et l’enseignement en transmettant des informations sur les peintres.
« C’est le sommet de ce que j’ai pu faire tout au long de ma carrière. J’utilise mon petit personnage Man in Black pour illustrer des histoires sur les maîtres de la peinture. Je reprends cet art que j’ai enseigné ces dernières années en y mélangeant l’humour. Il y a quelque chose d’un peu décalé, avec par exemple Michel-Ange qui va chez le physio car il a mal à la nuque.
« Ce rêve a pu se réaliser grâce à une rencontre lors d’un festival de dédicace. Je pense avoir eu de la chance tout au long de ma carrière mais il faut aussi parfois provoquer cette chance. »
A découvrir
- les illustrations de François Maret sur notre site internet (la Fovahm en chiffres).
- son blog : http://www.francoismaret.ch/
- Le Petit Peuple caché dans les recoins de la vieille ville de Sion https://www.localiz.ch/petit-peuple-sion/
Merci François et surtout continue de dessiner !
par Juliana Seiler, Fovahm
Pour des raisons de lisibilité, le masculin générique est utilisé dans cet article, qui inclut toutes les personnes.